vendredi 9 mars 2018

Mieux vieillir à St Mandé


Si vous parcourez régulièrement le bulletin municipal, vous aurez le sentiment que les personnes âgées sont un souci majeur pour l’équipe municipale (sorties, club, repas, commémorations en tous genres). Cette population serait-elle une cible prioritaire en souffrance ?

Dans notre bonne ville de Saint-Mandé, seuls 7.9% des habitants avaient en 2014 plus de 75 ans. Et paradoxalement, cette population y est plutôt moins nombreuse que dans les autres villes de notre pays. Alors…

Une volonté électoraliste?
Cette réponse municipale est classique mais répond-elle à des données scientifiques un peu solides ?

Les sujets âgés ont actuellement une formidable capacité d’adaptation pour avoir vécu sans dommage de nombreuses transitions technologiques et on voudrait les assimiler à des conservateurs…

La  vieillesse est comme la jeunesse ; c’est un concept qui n’a rien d’homogène.  En 1960, on était vieux à 65 ans. Et maintenant où mettre la limite ? On confond vieillesse et dépendance.  On confond le retraité actif, le retraité qui commence à ressentir une fragilité et le retraité en perte d’autonomie.

Le XXIème siècle sera bien celui du vieillissement

Vieillir n’est pas un « naufrage », ni une finalité inéluctable mais vieillir fait partie d’un cycle biologique. On peut même affirmer que le vieillissement de la population est le bienfait logique du progrès humain. 

La vieillesse actuelle recouvre trois temps successifs :

ü  Il y a d’abord l’âge où l’on est âgé sans être vieux. C’est l’âge de la grand-parentalité, des petits enfants… C’est l’âge où l’on est prêt à voyager, à reprendre des études, à s’engager dans la vie associative ou en politique… C’est l‘âge où l’on essaie de relancer des projets bloqués par la vie professionnelle. Et c’est là où se concentre l’action publique municipale à Saint-Mandé par calcul électoral ou par méconnaissance de la gérontologie à un moment où le retraité conserve  une pleine liberté pour se réaliser.

ü  Puis survient l’âge de la vieillesse. Les Français le situent vers 75-80 ans. D’aidant (financier, éducatif), le retraité devient aidé avec le sentiment d’une perte d’utilité. Le danger durant cette phase est « le syndrome de glissement » c’est à dire la difficulté pour un individu de « remonter la pente » après une maladie ou un accident. C’est aussi une période de solitude  quand les enfants, les petits enfants pris par leurs activités professionnelles sont moins présents et que les relations amicales se font plus rares. C’est à cette période que devraient débuter les actions publiques pour vaincre la      solitude et le sentiment d’inutilité tout en évitant la « ghettoïsation »  des sujets âgés.


















Enfin, l’âge de  la perte  d’autonomie : cette troisième vieillesse ne  concerne pas toutes les personnes. Au cours de cette période, le principal défi est de lutter contre la perte du lien, les contraintes de la dépendance et la logique des soins médicaux qui appauvrissent les contacts humains.

Aider les personnes âgées à faire les bons choix de vie

C’est sur les transitions entre ces trois âges de la retraite que devrait se focaliser l’action publique de la ville.

Il est inutile de dépenser les deniers publics lors de la première phase de la vieillesse. Le jeune retraité n’a pas besoin d’être assisté. Or c’est un peu le sentiment donné par les actions publiques entreprises à Saint-Mandé !

Identifier les personnes âgées à risque au moment des phases de transition devrait être le véritable objectif d’une politique municipale bien conduite.

En effet demain à  75 ans, il va devenir naturel de choisir une nouvelle trajectoire pour mieux vivre les 10 ou 15 dernières années de sa vie. Aider les retraités à mieux vivre leur vieillesse et leur dépendance éventuelle relève en grande partie de la politique municipale.  

La volonté existe, la cohérence, non !

Reconnaissons que des initiatives positives existent (La Passerelle,  la Maison des Marronniers, atelier de la mémoire, repas à domicile). Mais force est de constater l’absence de cohérence de la politique menée. Soutenir, conseiller, aider les personnes entrant vraiment dans la vieillesse et la dépendance nécessite une autre vision.

A 65 ans, on n’est plus vieux même si c’était sans doute encore le cas sous l’ère de Robert André Vivien ! Il faut repenser les dépenses en fonction des vraies priorités. Mais cette équipe en a-t-elle vraiment les qualités ?
A vous de juger…

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