samedi 3 novembre 2018

Le commerce à Saint-Mandé : Une offre dépassée ?


Inutile de dresser un bilan du commerce à Saint-Mandé. Pour des raisons qu’il serait peu flatteur de rappeler ici, le commerce ne se porte pas bien dans notre ville. Combien de fois entend-on « Trop de… et pas assez de… » ?

Mais ce n'est pas seulement le commerce qui rend un centre-ville attractif. L’attractivité d’un centre-ville dépend de sa capacité à se démarquer en termes d’ambiance urbaine, de convivialité, de nouveaux services… Et là, Saint-Mandé pèche !
















Les modes de consommation évoluent… 

Si besoin est, rappelons également que si le nombre de clients diminue dans une zone de chalandise, c'est peut-être que le commerce ne répond pas aux attentes des consommateurs. Ils ont d’autres attentes que des rabais. Ils sont prêts à payer un peu plus cher pour consommer par exemple des aliments bio, sans gluten, vegan ou des œufs de poules élevées en plein air. (N’y voyez pas un jugement de valeur)…

Quelques faits modifiant le commerce local  
  •  Le commerce en ligne a réalisé 22 milliards d'euros de chiffre d'affaires au 2e trimestre 2018 en France  (+14,4% sur un an). 350 millions de transactions ont été réalisées (+21%). Malgré la forte progression du commerce en ligne, il restera toujours une place importante pour le commerce local.
  • Habituellement, les commerces ne sont ouverts que 22% du temps dont disposent les actifs pour consommer. Il est sans doute grand temps d’adapter les horaires des commerces aux nouveaux temps sociaux. Alors dans ce cas, pourquoi ouvrir aux heures où il n’y a personne ? Ne vaut-il pas mieux ouvrir plus tard le soir,  et le samedi et le dimanche toute la journée ?
  • Les générations nées après 1980 sont à la recherche d’univers et d’atmosphères nouveaux.  Le commerce traditionnel ne leur parle pas.
  •  Près d’un tiers des Parisiens vivent seuls.  A Saint-Mandé, ils sont plus de 40%. Ils ont des modes de consommation propres. Cela explique sans doute pourquoi les célibataires déjeunent ou dînent de plus en plus souvent au restaurant ou se font livrer à domicile. Ils vont également faire leurs courses sur les marchés qui montent en qualité (marchés bio, marchés liés à des circuits courts de production).

Le commerce demain à Saint-Mandé
Casser les codes traditionnels du commerce local
  • Pour générer du flux en centre-ville, il faut dépasser  l’opposition entre enseignes/franchisés et commerçants indépendants au profit d'une complémentarité de l'offre. Elle est source de flux et a des répercussions sur l'attractivité des commerces.
  •  Le point de vente sera demain un showroom, un point de retrait, un espace de services à forte présence humaine, un espace d’échanges pour le client. La multiplication des « concept stores » ou d'offres commerciales hybrides peuvent représenter un modèle.
  •  A quoi ressemblent les nouveaux commerces qui réussissent ? Les points de vente qui fonctionnent bien sont très scénarisés.  Ce sont des commerces qui proposent une ambiance atypique. Par exemple, un commerce de prêt-à-porter sans rayonnages où les vêtements sont présentés comme dans un appartement et où on peut aussi acheter des meubles et des objets de décoration présentés. Ce sont également  les commerces hybrides où l’on va acheter ce dont on a besoin et où l’on craque de façon imprévue pour un bijou, un bouquet de fleurs ou une pâtisserie. Ces commerces correspondent exactement à l’évolution des modes de consommation.





















Comment enclencher le changement ?
  • Le maire ne peut y arriver seul. Il n’est qu’un élément du puzzle. En revanche, son rôle est indispensable pour  enclencher le changement.
  • Certaines villes engagent des « managers de centre-ville ». Il y en a environ 250 en France engagés en CDD qui coordonnent les actions entre le privé et l’administration, entre les commerçants et les territoires.
  •  Les commerçants ne peuvent se passer d'un site internet. Désormais, le commerce s'établit avant, pendant et après la transaction.



  •  Une vitrine numérique (dans la boutique ou sur internet), permet d’avoir accès à une gamme de produits bien plus large que celle en boutique. En boutique, le client bénéficie en plus, de conseils du vendeur lors de sa commande.
Et ça marche !
  • Montrouge, commune de la première couronne,  a réussi sa mutation. Vincennes également en créant une ambiance urbaine agréable et en favorisant l’ouverture de boutiques avec un thème très ciblé.
  • Le Ministre de l’économie et des finances propose d’ailleurs un site depuis le printemps 2018 pour aider les villes et les acteurs économiques à opérer cette révolution tranquille.
  •  Alors pourquoi pas Saint-Mandé ? Une question  de volonté…



Jean-Patrick BENIGNI
Mouvement Démocrate